jeudi 10 septembre 2009

Douce agonie


Le photographe espagnol Alvarro Ybarra Zavala exhibe son photo-reportage sur le conflit au Darfour, dans le cadre de l'exposition Anthropographia. Cette exposition fait partie du World Press Photo et a pour but de dénoncer les situations où les droits humains ne sont pas respectés. Alvarro Zavala est une jeune photographe de 30 ans qui pratique son art depuis qu'il a 19 ans. Il travaille maintenant pour l'agence de presse Vù. Ayant un penchant pour les droits humains, M.Zavala exécute ici un tour de force en nous proposant un survol des problèmes au Darfour en trois parties.
Tout d'abord une photo d'un homme mourant littéralement de faim expose le problème au public d'entrée de jeu. Il est si émacié et recroquevillé que l'on peine à croire que cet homme puisse être encore en vie. En dessous de celle-ci se trouve celle d'un homme, un militant armé, cadré de façon à ce notre regard soit portée en direction de l'arme qu'il tient. Superposée, se trouve la dernière photographie, celle d'un bloc de béton brisé en deux qui tient encore debout malgré tout, dans l'immensité du désert. Ce reportage évoque fortement ce qui se passe là-bas, la famine, la misère, la guerre. Malgré tout, un peuple tente de survivre, ne représentant que les derniers vestiges de ce qu'ils furent dans le passé. Voilà ce que crie tout haut cette dernière image. Le sujet est traité sobrement et laisse au spectateur une grande liberté quant à son interprétation. La démarche du photographe est bien entendu pour dénoncer la situation qui perdure au Darfour et tourner les regards internationaux envers ce conflit.
Pour terminer, cette oeuvre a le mérite de capté l'oeil du public avec ses qualités esthétiques. En effet, la manière dont il a arrangé la disposition des photos, ajoute de la puissance à la force évocatrice des images. La première qui s'étend sur l'horizontal nous amène à voir la famine car on peut dire de cet homme qu'il l'a personnifie. Les deux dernières sont superposées en dessous de celle-ci et celle représentant la guerre, fait le lien entre la misère et les ruines. Les cadrages sont réussis et les jeux d'ombres et de lumière sont présents. La qualité de cette oeuvre repose plus en la force évocatrice de ses images que pour ses qualités esthétiques, présente en arrière plan. C'est le choix des images et leurs dispositions qui en fait une oeuvre forte de sens et qui marie bien le photo- journalisme à l'art. Aradia

http://www.anthropographia.org/

http://www.worldpressphoto.org/

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