vendredi 30 octobre 2009

5150 rue des Ormes

Des images aux mots

Je vous ai parlé, il y a quelques semaines, de mon enchantement face au film d’Éric Tessier, 5150 rue des Ormes. J’ai, cependant, une petite confession à vous faire. Je n’avais jamais lu de roman de Patrick Sénécal et je n’avais pas vraiment adoré mon expérience de Sur le seuil (je vous ai déjà dis que j'étais une vraie peureuse?).

Pourtant, suite à mes deux visionnements de 5150 rue des Ormes (et oui, j’y suis retournée et il n’y avait plus de « p’tits criss »), j’ai décidé de m’acheté deux romans de Patrick Sénécal soit 5150 rue des Ormes et Aliss. Intriguée, j’ai décidé de lire 5150 rue des Ormes en premier pour le comparer avec l’adaptation cinématographique et je n’ai pas été déçue.


J’avais quelques réserves suite à certains agissements de Yannick qui me semblaient absurdes et douteux, mais le livre de Sénécal a bien répondu à mes questionnements. Il n’y avait plus d’invraisemblances et les événements étaient bien expliqués. Je peux donc maintenant affirmée que Yannick n’est pas aussi cave que je le croyais et que ça personnalité est beaucoup plus complexe qu’il n’y parait aux premiers abords.


Dans ce roman, j’ai beaucoup apprécié le personnage de Michelle. Même si sa description physique n’a pas été respectée par Tessier, sa personnalité et sa colère, quant à eux, ont bien été représentées. Elle a également une certaine sexualité et une sensualité qui apportent un aspect différent à son personnage. De plus, les jeux sexuels de Yannick et de Michelle, qui n’ont pas été utilisés dans le film, amènent une certaine dualité au personnage de Yannick. La quête, contrairement au film, n’est plus seulement de battre Jacques Beaulieu aux échecs, mais également de dominer le comportement de Michelle en abusant d’elle. Cela apporte donc une certaine perversité à cette œuvre qui démontre une très grande religiosité et apporte un aspect plus contemporain à cette famille prisonnière des temps anciens. Sénécal fait également tomber plusieurs tabous en laissant Yannick, 23 ans, avoir de l’attirance sexuelle pour Michelle qui n’a que 16 ans. De plus, il aborde le viol avec un tel détachement que cela le rend plus supportable et d’une normalité étonnante presque effrayante. Cette drôle de relation entre Michelle et Yannick est très bien abordée, rend ce roman beaucoup plus attrayant et brise la monotonie créée par les journées d’isolement de Yannick.


Je pourrais continuer mon énumération de tous les points positifs de ce roman, mais j’ai bien l’intention de ne pas « spoiler » les points importants de l’histoire. À vous d’aller chercher la suite....


Gentille lunatique

lundi 26 octobre 2009

Rachid Badouri: Arrête ton cinéma



Souriez, vous êtes filmés.

Le 15 octobre dernier, je me suis rendue au théâtre du St-Denis pour voir le premier spectacle de Rachid Badouri, Arrête ton cinéma. Le tout était capté et ce retrouvera sur son prochain DVD. Lorsque nous sommes entrés dans la salle, c’est un animateur de foule qui nous a accueillit. Je fût très surprise de voir, malgré le fait que j’étudie dans ce domaine, que nous devions faire des plans de coupe de rires, d’applaudissements et même de l’ovation debout. « Grands sourires aux lèvres et pas de gomme, ce n’est pas beau à la caméra, » étaient les mots clés de la soirée.

Arrive enfin le moment où Badouri commence son spectacle. Je savais que j’allais apprécier le spectacle, mais jamais autant. J’en avais des crampes tellement je riais. Dans un de ses numéros, il parle de sa première expérience dans une discothèque. Il est partit, avec le rythme qu’il y avait en arrière plan, sur un espèce de rap répétant sans cesse les deux mêmes mots et nous faisant même participer. Ses textes sont vraiment bons et ses gags, hilarants. La partie où il imite Michael Jackson est époustouflante. Ramenant un brin de nostalgie en repensant au défunt, mais aussi des rires garantis parce que ces numéros sont si courts qu’ils ne sont finalement que pour agacer le spectateur. De mon côté, c’est ce que ça m’a fait. J’étais heureuse d’entendre les chansons de Jackson et à toutes les fois, j’étais prête à chanter avec lui quand il coupait.

J’ai dit plus tôt que le tout était capté, et bien, étant au balcon je croyais être sauvé des caméras. Je me suis fait prendre. À trois ou quatre reprises dans le spectacle, une caméra épaule est venue ce placer tout près de nous et à pointée sa lentille dans notre direction. Ce n’est pas ce qui me dérangeait le plus. C’était plutôt de ne pas savoir si c’était sur moi ou sur mon voisin qu’elle faisait le gros plan et surtout de quoi j’avais l’air. Et oui! Vous me verrai peut-être dans le prochain DVD de Rachid Badouri et je redoute l’image, quoi que j’ai bien hâte de voir aussi. En bref, j’ai passé une excellente soirée et je conseil à tous ce spectacle ou bien vous louerez le DVD, d’autant plus que j’y serais peut-être.

minipico

(388 mots)

samedi 24 octobre 2009

Un 1940 rarement décrit par Mère-Grand!


Pour les yeux chastes et pures

Dans la société d’aujourd’hui les médias nous envoient toujours plus d’images sexuellement explicites, et c’est bien connu que le sexe fait vendre. En 2009, c’est prouvé. Mais cette hyper sexualisation était déjà présente bien avant aujourd’hui. En 1903, une vie de débauche prenait vie. Anaïs Nin, toute sa vie, noircissait de mots scandaleusement explicites des pages et des pages d’une blancheur pure. Dans Vénus Érotica, on atteint un degré impressionnant de débauches et de déviations sexuelles.

Je présume qu’il s’agit ici d’une bonne œuvre littéraire si elle est aussi reconnue, et si elle a inspiré au chanteur français Renaud une chanson d’amour. Cependant, je n’ai pour ma part pas su voir le côté artistique des mots. Pour moi, il ne s’agit que d’une accumulation d’histoires sexuelles, dévergondées et parfois choquantes ou sordides. Quand on pense à un recueil de nouvelles érotiques on s’attend inévitablement à être un peu séduit ou excité par les textes. Je n’ai pas trouvé grand-chose d’excitant à la lecture de ses textes, puisque le lecteur est choqué, il est dur (entendez ici quasi impossible!) pour quelqu’un de vouloir se mettre dans la peau d’un personnage et de souhaiter qu’une chose semblable lui arrive. Sauf peut-être une histoire ou deux, on ne ressent aucun sentiment, on se trouve dans une drôle de dimension qui mélange la curiosité et l’incompréhension de celle-ci. Drôle d’impression dans la bouche, beaucoup plus aigre que douce cette recette! J’aurais plutôt utilisé les termes recueil de nouvelles pornographiques qu’érotiques. Je suis persuadée qu’il y a des gens qui pourraient apprécier cette lecture, et vous n’en êtes pas moins de bonnes personnes.

Peut-être même le Premier Ministre Harper appréciera, puisque Yann Martel (L’histoire de Pi) lui a envoyé une copie de ce recueil dans l’espoir de lui faire connaitre la culture francophone. Je serais d’ailleurs très curieuse d’entendre ce qu’il en pense (lisez ici que selon moi l’Apocalypse ou le miracle de dieu approche s’il a daigné l’ouvrir). Anais Nin décrit ainsi son livre « les efforts premiers d’une femme pour parler d’un domaine qui avait été jusqu’alors réservé aux hommes ». Elle aurait aussi bien pu laisser la tâche à un homme !

Je ne conseillerais pas à un ami cette lecture (je les aime beaucoup trop !), mais si la curiosité vous emporte donnez-moi votre avis, peut-être y comprendrez-vous des choses qui m’ont échappées et qui pourraient me donner une meilleure perception du livre, cela ne m’a pas convaincu.

Theonethat

422 mots

vendredi 23 octobre 2009

Ça se joue à deux


Jeudi le 22 octobre, je suis allée au théâtre Saint-Denis pour voir une pièce de théâtre qui j’espère remportera un franc succès. Il s’agit de la pièce de théâtre Ça se joue à deux de Annie Piérard et Bernard Dansereau. Les deux comédiens vedettes étaient Guylaine Tremblay et Denis Bouchard les deux mêmes comédiens qui jouaient dans la célèbre télé série Annie et ses hommes. D’ailleurs, ce sont les deux mêmes auteurs qui ont écrit la pièce de théâtre pour eux.


L’histoire est un peu complexe à expliquer par écrit, mais lorsque nous sommes dans la salle et que nous écoutons, cela est plus facile. Cette pièce traite des relations conjugales, les moments de bonheur, les moments de tristesse, les enfants, le divorce, l’homosexualité, mais surtout de l’amour entre un homme et une femme. Nos deux comédiens se sont ici surpassés puisqu’ils ne sont que deux et interprètent plus d’un personnage. Il s’agit d’histoires de plusieurs couples à la fois où Guylaine Tremblay interprète une femme dans la quarantaine, une vieille femme de quatre-vingt ans, un ovule, une jeune fille de seize ans, une femme homosexuelle et une femme de vingt-trois ans et où Denis Bouchard interprète un homme de quarante ans, un vieillard de quatre-vingt ans, un jeune de seize, un homme de cinquante six ans

Leur jeu était époustouflant, toujours plein d’émotions, ce qu’ils font ressentir au public. À un moment de la pièce, la vieille femme fait un témoignage émouvant parce que son mari est mort d’une crise cardiaque. J’ai failli pleurer tellement tout ce qu’elle disait était véridique et touchant. Ils étaient très gestuels et démontraient vraiment une maîtrise de leur rôle et de leur texte. Les décors étaient très simples, il y avait un arrière scène fait de panneau, puis deux chaises, un comptoir de cuisine et un bol de fraises. Ils sont les deux seuls acteurs alors ils parlent avec personnages, mais en fait ils parlent dans le vide.

Ça se joue à deux est une pièce de théâtre à ne pas manquer. Vous traverserez toutes les gammes d’émotions que se soit le rire, la tristesse, le mal aise ainsi de suite. Vous y découvrirez tous les côtés de la vie de couple et de la vie en générale. Les acteurs sont passionnants à regarder, ils sont pleins d’énergie et ils nous entraînent avec eux tout au long de ce petit chef-d’œuvre. Un bon conseil pour la fin de semaine, rendez-vous au théâtre Saint-Denis, dépensez cinquante dollars et régalez-vous d’un bon spectacle.

418 mots


Pupuce 1232

The age I'm in : regard sur la société

Cette magnifique pièce de l’Australienne Kate Champion, créée en 2002, a de quoi laisser matière à réflexion avec tous les thèmes abordés. En effet, cette œuvre réunissant sur scène des acteurs et danseurs de 15 à 80 ans, marie à merveille la danse, le théâtre et les technologies multimédias. Mme Champion utilise 80 interviews qu’elle a réalisées en Australie et qui parle des tracas quotidiens de ces gens. Les thèmes du vieillissement, de l’amour, de la sexualité, de la jeunesse et des relations inter-générationnelles y sont traités avec des voix hors-champ, appliquées parfois aux acteurs qui font du lipsynch sur les propos tenus dans les entrevues.
Les mouvements sont hésitants face aux contacts avec l’autre. La musique se situe entre le rock et le jazz, ce qui laisse place aux mouvements doux, fluides qui nous entraîne dans un tourbillon de douceur constante. Les voix utilisées en arrière plan apportent les opinions ainsi que la philosophie de vie des personnes interrogées, ce qui touche les préoccupations actuelles d’environs cinq générations..
Également, les décors et les costumes sont assez minimalistes, c’est-à-dire que les costumes sont des vêtements de tous les jours et les décors sont constitués d’écrans sur une scène dépouillée. L’éclairage jette la lumière uniquement sur les acteurs et danseurs mettant ainsi l’emphase sur le jeu et la danse.
Finalement, The age i’m in est présentée à la cinquième salle de la Place des Arts jusqu’au 25 octobre 2009 au coût de 30$ le billet, mais, avis au intéressés, il y a 30% de rabais pour les moins de 30 ans. Une pièce dans laquelle jeunes et moins jeunes peuvent rire, s’émouvoir et réfléchir. Seule ombre au tableau, la multiplicité des thèmes abordés ainsi que les nombreuses voix hors-champ, donnent parfois trop d’informations en même temps ce qui donne un effet légèrement chaotique. Ce qui représente bien la vie dans notre société qui, tout comme la pièce, se déroule à un rythme effréné. Enfin un spectacle qui allie à merveille la danse, le théâtre et les technologies.

Ariana

samedi 17 octobre 2009

Version 3.0


Un peu de rock dans vos oreilles

Marie-Mai Bouchard, notre rockeuse de star académie 2003, lance Inoxydable son premier album solo en 2004 en tant qu’auteure, compositeure interprète. Elle revient en 2007 avec son deuxième album Dangereuse attraction. On peut voir que Marie-Mai donne une saveur un peu plus rock à cet album si on compare à Inoxydable qui était plus doux. Ensuite en 2009 elle lance son troisième album Version 3.0. Un album bien à elle, toujours écrit entièrement par elle, à l’aide de son conjoint et réalisateur Fred St-Gelais. Il est encore un peu plus rock teinté d’électro avec une ou deux ballades. On peut le voir sur la pochette Marie-Mai avec ses cheveux noirs, son côté rock ressort même dans son allure et à travers ses chansons.


Pour son changement, j’aime ses cheveux haha. Pour ce qui est de l’album je l’aime bien mais j’ai été déçu. Certains diront qu’ils adorent ses chansons rock mais moi au contraire j’aime moins ça. J’adorais Inoxydable où il y avait presque juste des ballades. D’ailleurs ma chanson préférée sur Version 3.0 est Pour une fois. C’est une chanson plus douce puis j’adore les mots et la musique.

J’aime le fait que dans cet album Marie-Mai a trouvé son style et c’est beau à entendre car elle l’assume complètement. J’ai simplement été déçu parce que mon style est plus son premier album que les deux autres. J’aime tout de même Marie-Mai et je respecte entièrement ce qu’elle fait. Version 3.0, c’est Marie-Mai, comme le chante son premier extrait : « C’est moi! »


257 Mots



TheSlowOne

vendredi 16 octobre 2009

Attention, internet pourrait entrainer votre perte


559 pages Alire
Enfin, en août dernier, Patrick Sénécal à publié son dernier roman, Heel.com, comme tous les précédents, chez la maison d’édition Alire. Je ne peux dire depuis combien de temps j’attendais ce livre. Je suis une très grande fan de cet auteur né à Drummondville. Depuis le tout premier de ses romans, Sénécal à su se différencier des autres auteurs québécois. Son style consiste surtout en thriller psychologique et horreur. Il sait comment tenir en haleine ses lecteurs. Jusqu'à ce jour, deux de ses romans ont été porté au grand écran dont un qui est sorti très récemment, soit le 9 octobre dernier, 5150 rue des Ormes et Sur le seuil, en 2005. Un autre, Les sept jours du talion, est prévu en salle pour le cinq février de l’année prochaine.

Hell.com est le site d’une communauté secrète accessible seulement à ceux qui ont du pouvoir et surtout de l’argent. Daniel est PDG de l’entreprise familiale Saul Inc. Tout va bien dans sa vie, il a un fils en pleine adolescence qui selon lui s’en sort bien. Une belle grosse maison dans un beau cartier bien coté de Montréal, un chauffeur personnel et son avion privé. À l’école, il était le plus beau et le plus populaire. Un jour, un de ceux qu’il agaçait souvent revient dans sa vie, Martin Charron. Il est maintenant investisseur dans les grandes entreprises et c’est avec ce détail, parce qu’au final s’en ait un, qu’il l’aborde. Ils deviennent partenaires, et peu à peu, amis. C’est Martin qui introduira Daniel à Hell.com, l’amenant dans une soirée organisée par ce site dont ce dernier se rappellera longtemps. Après cette soirée, plusieurs autres s’en suivront, les unes, tout le temps plus intenses et surprenantes que les autres.

Encore une fois, j’ajoute un roman de plus à ma collection de livres préférés. Patrick Sénécal, une fois de plus, réussi à surprendre, amenant son lecteur dans un monde complètement fou et hors de la réalité commune. Une particularité des romans de Sénécal est surtout le fait que tous les évènements relatés dans ses romans, même s’ils sont tous très grandioses et semble hors de l’ordinaire, pourraient se produirent pour vrai chez votre voisin sans que vous ne le sachiez. Le tout semble complètement irréaliste, mais lorsque l’on y pense un peu plus, on réalise que tout est possible. Le jeu d’échec de 5150 rue des Ormes, le palais royal d’Aliss, le labyrinthe souterrain d’Oniria et ainsi de suite. On croirait vivre les aventures des protagonistes avec eux et on veut les suivres jusqu’à la fin, même si cela doit nous faire surmonter notre dégout et notre peur parfois.

J’ai donc adoré ce roman et le recommande a tous les amateurs de sensations fortes qui ne seront pas dégoutés par les monstruosités que Sénécal à pu imaginer. Frissons garantis.

minipico

(471 mots)

Danse nocturne

Les frivolités d’un couple en pleine nuit

Depuis le 29 septembre, et jusqu’au 3 octobre, Catherine Lalonde, dans le cadre du Festival International de Littérature, présente la pièce qu’elle a montée, Musica Nocturna, la nuit sera longue à l’Usine C. Le monologue faisant partie d’un recueil existant depuis déjà quelques années et écrit par la metteure en scène même, avait déjà été porté sur scène en version un peu plus courte en 2007. Avec le temps et la réflexion, Lalonde remet cela en version plus longue passant donc de La nuit sera courte à La nuit sera longue.

La pièce, qui à mon grand étonnement, n’était que d’une très courte durée m’a renversée. En entrant dans la pièce, nous pouvons voir le décor. Celui-ci est assez simple tout en étant complexe. C’est seulement les délimitations d’une pièce ainsi qu’un lit, mais ces délimitations sont constituées de livres qui peuvent se compter par centaines. Le lit est lui aussi en partit fait de livre, mais c’est surtout du papier, de grands morceaux de rouleau de papier, ou du moins c’est ce que cela représente, sont entassés pour ainsi constituer le matelas. L’histoire est principalement constituée d’un monologue dit par l’homme, tandis que sa bien-aimée danse à ses cotés exprimant ses sentiments. L’homme ne veut pas que lui et sa femme dorment de la nuit. Il y arrive par plein de moyens farfelus tout en utilisant le décor, soit les livres et les pommes disposées un peu partout.

J’étais agréablement surprise de la pièce. Le décor est magnifique et la danse nous hypnotise carrément. Le tout était assez sérieux et par moment même un peu drôle. Lorsque l’homme se met à danser aux cotés de sa femme, on peut voir facilement que cela n’est pas sa force, mais il aime ça et continu pour se sentir plus proche de sa douce moitié. Bien que la femme ne parle pas du tout de toute la durée de la pièce, son visage et son expression parlent. Sa peine, sa joie, sa solitude se sentent très bien même en l’absence de mots. Ce fût donc une très belle soirée passée au théâtre. Je recommande à tout le monde d’y aller. Monsieur, madame tout le monde peut s’y reconnaître et si vous aimez la dance et la poésie vous vous y sentirez encore mieux.

minipico

mercredi 14 octobre 2009

« Bats-moi aux échecs et je te laisse partir »

Quand la stupidité adolescente est mise en scène

Bonjour à vous chers blogueurs,

Voilà donc mon «come back» après quelques semaines d’absence et de repos intellectuel bien mérité.

Étant une amoureuse indéfectible du cinéma et surtout des bons «Blockbuster», je me devais d’aller voir 5150 rue des Ormes d’Éric Tessier (Sur le seuil). Je m’attendais à un résultat époustouflant puisque Patrick Sénécal (Aliss, Sur le seuil), le «Stephen King québécois» et auteur du roman du même nom, reprenait son rôle de scénariste dans cette collaboration qui ne pouvait qu’être magique.

Alors que Tessier et Sénécal affirment, d’un commun accord, que la tâche la plus ardue fût de recréer toute la complexité du clan Beaulieu, je trouve pourtant que cet aspect est plus que réussi. Les personnages, étaient très bien construis et laissaient entrevoir des blessures beaucoup plus profondes tant au niveau physique qu’intellectuel. J’ai vraiment aimé la complicité malsaine et la folie de Jacques et de Yannick qui ne semblaient pas éprouver de dégoût face à la mort. «L’armée des justes» de Jacques Beaulieu, utilisée dans le duel final, était, à la fois, écœurante et merveilleuse visuellement. En général, j’ai trouvé que ce film était tout simplement fantastique.

Pourtant, il y a aussi un point faible. Yannick, au début du récit, n’est pas prédestiné à son malheureux destin. Disons, qu'il est la cause de ses ennuis. Jacques Beaulieu ne lui veut pas de mal, il ne s’attaque qu’aux pédophiles, drogués et vauriens du quartier, lorsque Yannick entre dans sa maison pour se laver le bras et pour découvrir les funestes secrets des Beaulieu. Quel crétin! Qui aurait la bonne idée d’entrer dans la maison d’un inconnu lorsque celui-ci vous fait sentir qu'il ne veut pas de vous? Qui? Yannick, bien sûr! Voilà qui manque de crédibilité et qui prouve que les jeunes québécois peuvent être aussi idiots que les blondes plantureuses des films d’horreur américains.

Petit pétage de coche en passant :

En entrant dans la salle, j'ai été agréable surprise de constater que le public était très jeune, entre 15 et 25 ans, et, par la même occasion, que cela le rendait plus interactif et amusant. Mais quelle déception! J’étais assise avec une vraie «gang» de cave qui croyait que c’était «cool» de rire d’une petite autiste qui se fait «shooter», d’une obèse pendue dans une penderie et de se lancer des vacheries d’un bout à l’autre de la salle. Ils ont cinq ans ou quoi? En résumé, bon film, mauvais public. Je vais devoir le revoir pour vraiment savourer ce petit bijou.
Gentille lunatique

Musica nocturna

Quand les sens deviennent musique


Dans le cadre du Festival international de la littérature, Catherine Lalonde, jeune poète, danseuse, chorégraphe et journaliste, présentait son chef-d’œuvre Musica nocturna à l’Usine C. Cette lauréate du prix Émile-Nelligan met en scène la complexité du couple en y ajoutant une contradiction dans le mode d’expression.

Catherine Lalonde, invitée par la compagnie Danse-Cité, a transformé son texte pour le transposer dans cette œuvre originale et tout simplement merveilleuse qu’est Musica nocturna. Elle a précisé, durant une entrevue, s’être inspirée de Nancy Huston (Journal de création, L’empreinte de l’ange) pour construire le couple contemporain et pour en démontrer les enjeux dans la société.

Qu’est-ce que Musica nocturna? Je croyais qu’il serait question d’un spectacle de danse contemporaine avec une grande quantité de pièces musicales variées où s’envoleraient quelques brides de poésie, mais j’étais dans l’erreur. Le volet danse, effectué par la chorégraphe Geneviève La, était incroyable et la simplicité de la chorégraphie s’accordaient à merveille avec le décor épuré et éphémère choisit par la créatrice. Le concept de danse presque sans musique de Catherine Lalonde apportait une originalité particulière au spectacle. Le comédien Jean-François Casabonne, qui présentait le volet littéraire et poétique du spectacle, a offert une performance des plus époustouflantes. Casabonne, sur qui reposait tout l’aspect auditif de la pièce, a réussi à faire comprendre toute la complexité des relations amoureuses en jouant avec les mots, les vers, les tons, les accents, les types de prononciation avec une telle facilité que les vers coulaient naturellement. Les décors de la chambre à coucher et de la cuisine, simplement suggérés par le réfrigérateur, les livres et le grand lit, étaient simplistes, mais efficaces. Le spectateur n’avait pas besoin de plus d’éléments pour se représenter ce petit cocon d’amour dans lequel toute la dualité du visuel et de l’oral prend la forme d’un jeune couple qui ne se comprend pas faute de ne pas parler le même langage.

Musica nocturna, ce magnifique spectacle de Catherine Lalonde, était présenté du 23 septembre au 3 octobre 2009 à l’Usine C.

Gentille Lunatique
351 mots

samedi 10 octobre 2009

Le grand voyage

Une nouvelle vision du monde
Les nouveaux explorateurs est une émission diffusée sur canal évasion. Elle met en vedette des globe-trotteurs français qui ouvrent notre esprit aux autres cultures et aux rythmes de vie diversifiés. C’est très intéressant, car ce sont souvent des jeunes qui présentent les pays et ils le font tous de manières différentes. Selon moi, le plus percutant est Sebastian Perez Pezzani qui a le thème : « D comme débrouille ». Il nous montre donc l’aspect ingénieux et créatif des victimes de la pauvreté. C’est un point-de-vue original puisqu’il ne cherche pas à créer un sentiment de pitié chez le spectateur.

L’émission qui m’a marquée le plus est celle sur les Philippines, puisqu’elle met en lumière un pays dont on entend rarement parler. La culture des philippins est influencée par la colonisation espagnole, américaine et l’occupation japonaise. Étonnamment, le peuple philippin est celui qui sourit le plus au monde. Ils ont réussis à résoudre plusieurs de leurs problèmes économiques grâce à des systèmes rudimentaires, mais surtout écologiques. Les résidents des villes ont appris à faire pousser des légumes sur leurs toits avec des vieilles bouteilles de plastique et des pneus usagés. De plus, ils fabriquent tous leur propre engrais avec leurs déchets. On nous montre aussi une facette plus sombre de ce pays. Malheureusement, certains habitants qui ne peuvent se payer de loyers, doivent habiter dans des cimetières. Cependant, ils ont réussis à détourner de l’électricité pour écouter la télévision et utiliser d’autres appareils électroniques.

Sebastian Perez Pezzani nous fait donc découvrir un pays qui regorge de ressources insoupçonnées ainsi que des citoyens qui ont beaucoup d’espoir. Les mouvements de caméras dynamiques nous font ressentir toute l’énergie de l’animateur et des philippins. Les images choisis par le monteur sont très touchantes et nous font voir qu’il y a toujours un moyen pour se sortir d’une impasse. Bref, c’est une émission qui fait du bien au cœur et à l’esprit.

(318 mots, critique 1 de 3)

Perlinpinpin

Sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippines
http://www.evasion.tv/emissions/les_nouveaux_explorateurs/animateurs
http://www.parlonstv.com/emission,2119,Les-Nouveaux-Explorateurs.html

lundi 5 octobre 2009

Ne dors pas !


Effectivement, la nuit fût longue…

Cette semaine, j’étais très motivée et j’ai fait des recherches avant d’aller voir la pièce de Catherine Lalonde, Musica Norturna. Les informations que j’ai dénichées sur le web ont doublé mon enthousiasme! L’œuvre mélange la danse et la littérature qui sont les deux passions de la jeune artiste. En plus, elle souligne les problèmes de communication entre les hommes et les femmes tout en explorant un thème très original : la littérature a un sexe. Je me suis donc présentée à l’Usine C avec la certitude de voir un spectacle qui me ferait vivre plein d’émotions.

Une fois assise à ma place, j’étais encore plus motivée, car j’avais la chance d’être dans la première rangée, en plein feu de l’action. De plus, la salle était très petite et avait une ambiance très intime. J’adore! Les décors étaient très surprenants. Des livres empilés autour de la scène, un lit dont le matelas était construit avec des papiers pliés et un frigidaire replis de livres. Le tout étant accentué de pommes rouges. L’ambiance indiquait que je passerais une soirée délicieuse. Quelques minutes d’attente et ça y est : les lumières se ferment, les acteurs entrent en scène et le spectacle commence!

On ne connait pas les noms des personnages. L’homme lit des extraits de romans tandis que la femme s’exprime en dansant. Voilà, je peux résumer toute l’action du spectacle en une seule phrase. Il n’y a pas de récit, les spectateurs n’avaient pas l’air de comprendre ce qui se passait devant leurs yeux. J’avais très envie de dormir, mais j’ai décidé d’écouter l’homme lorsqu’il disait : « Ne dors pas! Je vais te tenir éveillée! ». J’avais plus l’impression qu’il s’adressait aux spectateurs plutôt qu’à la femme. Durant tout le récit, je n’ai pas ressentie une seule fois la chimie entre les deux acteurs. Ils semblaient étrangers, froids. Je dois cependant souligner quelques points forts de la mise en scène. Le mélange de la danse et de la littérature était bien équilibré et l’éclairage était très réussi. Les décors, pour leur part, traduisaient le côté farfelu et imaginaire du récit contemporain.

Perlinpinpin