Je vous ai parlé, il y a quelques semaines, de mon enchantement face au film d’Éric Tessier, 5150 rue des Ormes. J’ai, cependant, une petite confession à vous faire. Je n’avais jamais lu de roman de Patrick Sénécal et je n’avais pas vraiment adoré mon expérience de Sur le seuil (je vous ai déjà dis que j'étais une vraie peureuse?).
Pourtant, suite à mes deux visionnements de 5150 rue des Ormes (et oui, j’y suis retournée et il n’y avait plus de « p’tits criss »), j’ai décidé de m’acheté deux romans de Patrick Sénécal soit 5150 rue des Ormes et Aliss. Intriguée, j’ai décidé de lire 5150 rue des Ormes en premier pour le comparer avec l’adaptation cinématographique et je n’ai pas été déçue.
J’avais quelques réserves suite à certains agissements de Yannick qui me semblaient absurdes et douteux, mais le livre de Sénécal a bien répondu à mes questionnements. Il n’y avait plus d’invraisemblances et les événements étaient bien expliqués. Je peux donc maintenant affirmée que Yannick n’est pas aussi cave que je le croyais et que ça personnalité est beaucoup plus complexe qu’il n’y parait aux premiers abords.
Dans ce roman, j’ai beaucoup apprécié le personnage de Michelle. Même si sa description physique n’a pas été respectée par Tessier, sa personnalité et sa colère, quant à eux, ont bien été représentées. Elle a également une certaine sexualité et une sensualité qui apportent un aspect différent à son personnage. De plus, les jeux sexuels de Yannick et de Michelle, qui n’ont pas été utilisés dans le film, amènent une certaine dualité au personnage de Yannick. La quête, contrairement au film, n’est plus seulement de battre Jacques Beaulieu aux échecs, mais également de dominer le comportement de Michelle en abusant d’elle. Cela apporte donc une certaine perversité à cette œuvre qui démontre une très grande religiosité et apporte un aspect plus contemporain à cette famille prisonnière des temps anciens. Sénécal fait également tomber plusieurs tabous en laissant Yannick, 23 ans, avoir de l’attirance sexuelle pour Michelle qui n’a que 16 ans. De plus, il aborde le viol avec un tel détachement que cela le rend plus supportable et d’une normalité étonnante presque effrayante. Cette drôle de relation entre Michelle et Yannick est très bien abordée, rend ce roman beaucoup plus attrayant et brise la monotonie créée par les journées d’isolement de Yannick.
Je pourrais continuer mon énumération de tous les points positifs de ce roman, mais j’ai bien l’intention de ne pas « spoiler » les points importants de l’histoire. À vous d’aller chercher la suite....
Gentille lunatique